Les Entretiens, Cahier n°7, AbdelRafour Essafi / Sarah B. Cohen (PDF)

Miracles des algorithmes, Sarah B. Cohen voit arriver dans son fil d’actualité de mélancoliques photographies argentiques où des sortes de brumes, des rayures effacent partiellement ces visages disparus depuis longtemps. Ainsi fait-elle connaissance avec AbdelRafour Essafi, un ami de Mohamed Rachdi qui fut l’enseignant d’Inaya Al Ajnabi. Ainsi Facebook démontre-t-il combien le monde est petit ! Ainsi les éditions de l’Obsidienne réalisent-elles leur projet de convergences entre artistes et auteur·e·s francophones de France et d’Afrique : Mohamed Rachdi (mots-graphies) et Sarah B. Cohen (poésies) dans SOS MOTS SMS, en décembre 2020, AbdelRafour Essafi (visuels) et Inaya Al Ajnabi (poésies) dans Figures un recueil publié par l’Obsidienne en avril 2022, Inaya Al Ajnabi et Sarah B. Cohen, dans l’écriture à quatre mains de la nouvelle Une statue inachevée, en novembre 2022. Mais, pour l’heure, nous sommes en avril 2019 et Sarah B. Cohen convie AbdelRafour Essafi à entretien, le septième de la série.

5 € TTC

Auteur.eAbdelRafour Essafi / Sarah B. Cohen
ISBN9791091874212
FormatA4
Nombre de pages79
Date de sortie01/10/2020
Poids6.26 Mo
Produit numérique

Né au Maroc dans famille très religieuse, AbdelRafour Essafi, artiste plasticien, vit en France où il enseigne les arts plastiques depuis 20 ans. Son prénom composé signifie littéralement Esclave de Dieu ou Serviteur de Dieu ; mais avoue-t-il, « maintenant, j’ai un problème avec ce prénom ; surtout depuis que j’ai pris mes distances avec l’islam. Je n’aime pas du tout ce statut d’esclave, même de Dieu. »

En 1985, après avoir été élève en section Arts plastiques du lycée Ibn Alhaytam, à Fès, il quitte le Maroc pour Aix-en-Provence où il obtient une maîtrise d’arts plastiques de l’Université de Provence Il y rencontre Mohammed Rachdi actuellement plasticien, curateur et critique d’art à Casablanca.

À l’automne 1992, il vit sa première exposition à la galerie de l’Université de Provence (actuellement L'ESDAC), rue des Cordeliers, à Aix. Puis la Galerie Parallèle (à Aix) lui ouvre ses portes.

En 2007, il installe une série de sérigraphies, Coca-Cola & Ben Laden, dans un hôpital désaffecté du Grau-du-Roi : « Dans cette série, je m’intéresse au rapport à l’image, au sein des sociétés arabes dites « traditionnelles ». Le goût de la célébrité fait que l’individu ne s’efface plus, comme le voulait la tradition religieuse ; dans ce culte de la personnalité, rapport de force entre le politique et le religieux, la volonté d’affirmation et d’occuper le devant de la scène occulte le spirituel. Au nom de Dieu, expression de pouvoir et de domination, l’image est échafaudage de la terreur. Coca-Cola met en évidence la mutation de ces sociétés traditionnelles en sociétés de consommation. »

En 2013, à Casablanca, à l’occasion de l’exposition 100 ans/cent œuvres, ses micro-sculptures rejoignent la collection de la Société Générale Maroc.

Dans son travail actuel sur des photos argentiques anciennes, « la superposition et la surimpression de formes permet de réinventer ces images vouées à l’oubli, en mode apparition/disparition, dans un mouvement de balancement entre le visible et l’invisible. »

Les visages peuvent être raturés, « comme dans les enluminures islamiques où les personnages deviennent représentables parce qu’ils sont morts : la rature ôte symboliquement la vie à la figure représentée. C’est une façon de représenter l’irreprésentable. La mort physique en islam n’est qu’un passage vers l’Autre Monde. La figure du martyre illustre bien cette idée. »

AbdelRafour Essafi publie dans des revues en ligne Afrique in Visu et Territoires Visuels (Toulouse) et travaille en partenariat avec des écrivains : Joël-Claude Meffre, Yannick Pagnoux et Inaya Al Ajnabi 1.

Il est administrateur du groupe Facebook Création/Exposition d’art contemporain.

Les Entretiens n°7, AbdelRafour Essafi / Sarah B. Cohen, PDF, A4, 79 pp. 15 illustrations couleurs, 15 n&b.

1 Figures, AbdelRafour Essafi / Inaya Al Ajnabi, 2020, éditions de l’Obsidienne, Montpellier.